Les premières pages du livre plantent le décor grâce à des cases somptueuses dans lesquelles le texte, superflu, est absent. Les couleurs sont très belles et tout fait penser à une entrée en matière cinématographique.

Joe soigne et adopte un jeune coyote (bâtard chien-coyote) qui devient son confident. La trame narrative est originale puisque c'est à l'animal que Joe raconte son histoire. Et le lecteur la découvre tout au long des 144 pages dont on ne se lasse pas. Pour les retours dans le passé, le sépia a été choisi et les contours de cases sont noirs.

Noir, comme le passé de Joe... Ancien "mafieux", il a dénoncé ses compagnons et a bénéficié du "Programme de protection des témoins", à ce moment encore à l'état de projet que Hover n'appréciait que moyennement. Appelé à se présenter en tant que témoin au procès de mafieux notoires, il est évidemment recherché pour être tué. L'argent convainc son US Marshal de le dénoncer et la chasse à l'homme est relancée. Tous les moyens sont bons pour arriver à une fin...

Le scénario ne réserve pas véritablement de surprises, mais est intelligemment construit. Et le lecteur en vient même à souhaiter la réussite du héros dans son périple malgré tout. La cerise sur le gâteau : les dessins sont magnifiques de (fausse) simplicité, sans surcharge inutile...

J'ai réellement apprécié ma lecture dans son entièreté. Après avoir évoqué la conception de ce polar avec Philippe Xavier, il ne pouvait en être autrement.