Gilles Legardinier plonge son lecteur dans un registre un peu différent cette fois. En effet, le problème auquel sont confrontés les jeunes est grave : la maladie incurable de Léa. Toutefois, l'humour qui caractérise l'auteur est bien là, plus finement présent peut-être que dans ses autres romans. L'imagination débordante de Tibor pour détourner les cours ou cacher la nourriture pour les chiens qu'il promène, les nombreuses idées farfelues appliquées pour empêcher la vente d'une maison, ... sont autant de raisons de déclencher les sourires. Et cela fait du bien car la maladie et la mort d'un adolescent (d'un enfant) sont un sujet grave. Legardinier aborde le thème avec pudeur, avec beaucoup d'empathie aussi.

L'auteur dépeint les caractéristiques essentielles des adolescents avec exactitude : relations entre eux d'abord et naissance des sentiments amoureux, difficulté des relations parents-enfants pour certains, clivage entre le monde des élèves et celui des enseignants, perte d'un être cher, ...

Un livre de Legardinier se termine souvent par un "happy end". Ici ce n'est pas le cas, il n'y a pas de miracle. Mais le bonheur est ailleurs. Celui de se retrouver "étudiant" dans la peau d'un des personnages peut-être, d'autres formes aussi que je vous laisse découvrir. Le roman est écrit, comme les autres, de manière fluide et la narratrice, Camille, plaira à tous, grands adolescents ou adultes.