• La salle de bal, Anna Hope

     

     

    Lors de l'hiver 1911, Ella Fay est internée à l'asile de Sharston, dans le Yorkshire, pour avoir brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l'enfance. Révoltée puis résignée, elle participe chaque vendredi au bal des pensionnaires, unique moment où les hommes et les femmes sont réunis. Elle y rencontre John, un Irlandais mélancolique. Tous deux dansent, toujours plus fébriles et plus épris. A la tête de l'orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l'eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d'esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour Ella et John. (4ème de couverture)

     

    La salle de bal, Anna Hope

     

  • Commentaires

    1
    Dimanche 13 Février 2022 à 09:54

    Anna Hope a choisi de parler dans son roman d'une réalité historique méconnue de la plupart : les conditions de vie des patients dans un asile au début du XXème siècle. Y étaient internés non seulement ceux qui étaient atteints de déficience mentale mais également ceux qui, pour une raison ou une autre, commettaient un acte, léger parfois, inacceptable pour la société. Qui, pour une vitre brisée, serait interné de nos jours?

    Lorsqu'on commence la lecture, on se dit que certaines conditions générales à Sharston sont favorables : nourriture correcte, participation à des travaux collectifs. Des tâches sont valorisantes (le travail aux champs pour les fermiers environnants qui permet de produire des aliments utiles à la cuisine) mais d'autres sont carrément inadmissibles (creuser les tombes pour les indigents). Les femmes ne voient jamais le soleil mis à part durant leur promenade quotidienne, en rang, deux par deux et leurs travaux de lessive sont exténuants. Par contre les traitements administrés aux plus récalcitrants font froid dans le dos : alimentation forcée, punition excessive et parfois injustifiée.

    Dans la première partie du récit, le docteur Fuller apparait comme un novateur. Organiser un bal auquel les plus méritants peuvent assister et jouer du piano lors de réunions sont des idées positives pour tempérer le caractère des malades. Mais son comportement et ses idées de "guérison" vont rapidement basculer : adepte de l'eugénisme, il va oublier son rôle de médecin au profit de ses idéaux de pureté. Et sa jalousie va détruire plus d'une vie.

    J'ai vraiment apprécié cette lecture, même si a priori le livre ne rentrait pas dans mes choix habituels. Anna Hope de par sa description subtile des sentiments provoque des réactions différentes au fil des pages. Ses trois personnages principaux : Charles Fuller, John Mulligan et Ella fay, donnent leur prénom aux "chapitres" dans lesquelles chacun d'eux devient le narrateur et expose ce qu'il fait et ce qu'il ressent.

    A découvrir, sans aucun doute!

     
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