J'ai été heureuse de retrouver la plume de Peter May dans un roman policier où la violence est "légère", bien loin de celle utilisée par les triades chinoises dans sa série de livres dont le cadre est la Chine actuelle.

Lîle du serment est agréable à lire tant pour le fond que pour la forme. J'ai apprécié le côté littéraire qui ajoute un intérêt tout particulier à l'histoire. J'ai découvert la vie des paysans écossais affamés par les propriétaires terriens et par les aléas des récoltes, ainsi que les injustices humaines qui y étaient intimement liées et enfin le départ forcé d'une grande partie de la population et son arrivée au Canada après d'épouvantables voyages. L'histoire de ces peuples est décrite dans les rêves ou les carnets des ancêtres de Sime MacKenzie. Ce sont des flashbacks utiles pour l'enquête et intéressants pour un lecteur passionné de découvrir des pans de l'Histoire.

Les personnages principaux sont attachants : on se surprend même à vouloir aider Sime lors de ses longues nuits d'insomnie ou on ne peut croire Kirsty coupable du meurtre de son mari, tant leur vie ou personnalité attirent. Peter May ne joue pourtant pas sur les sentiments : pas de tremolos, pas de lamentations, pas de violons. C'est raconté de manière claire et juste. Et l'auteur ajoute un soupçon de mystère lié à des bijoux anciens aux armoiries bien particulières. Le passé et le présent se "confondent" pour certains. L'intrigue et l'enquête s'en retrouvent encore plus passionnante. Les preuves de culpabilité sont là; des présumés coupables sont innocentés; Kirsty est arrêtée. Mais Sime ne renonce pas...Alors, au fil des pages, on se surprend surtout à espérer un "happy end"!