Une bonne cinquantaine de pages ont été nécessaires pour que l'immersion dans ce roman policier s'installe. Je trouvais le récit fort décousu, l'autrice passant d'un personnage à l'autre sans lien apparent. Pourtant sans avoir lu les épisodes précédents, passé ce début un peu longuet à mon goût, on peut sans problème cerner les personnages et établir les liens qui les unissent.

Elizabeth George aborde le grave problème des enfants meurtriers, en s'inspirant de faits réels qu'elle a transformés en fiction et qui sont relatés dans une police de caractères différente du reste du roman. Ces événements cruels, rapportés étape par étape, rendent l'atmosphère assez lourde et on ne comprend l'utilité de cette partie du récit que loin dans l'intrigue.

L'autrice s'y entend pour nouer et dénouer les faits et accentuer le suspense. Elle développe son récit sur plusieurs axes, dont le meurtre en lui-même et les personnages qui l'entourent (suspects, témoins, ...) d'une part et le groupe des enquêteurs d'autre part, avec leurs qualités et leurs défauts. Isabelle Ardery est "tendance" alcoolique et tend à s'en défendre; Thomas Lynley se remet difficilement de la perte de sa compagne assassinée; Barbara Havers secrètement amoureuse de Lynley et un peu tête brûlée; Winston Nkata ex-loubard devenu policier; ... La place des femmes à un poste d'importance dans un univers machiste est également soulevée.

Le récit et l'intrigue (les intrigues) sont bien orchestrés et mis à part ma lente mise en route, j'ai finalement adhéré à ce roman. Les personnages principaux m'ont plu en raison de leurs faiblesses qui les rendent plus humains. Si vous êtes attaché à ce genre de littérature, laissez-vous tenter...

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